Législation sur le bien-être animal :

que signifie le «permis » cheval ?
La loi vient d’être publiée sur l’attestation de détention du cheval, mais il manque encore quelques textes d’application pour qu’elle soit complète. À ce jour, elle est abstraite pour des néophytes comme nous (non spécialistes du droit ). Comme souvent dans les lois, les décrets d’application sont longs à se mettre en place donc, il y a une tolérance (pas de sanction pour le moment). Cela se fait sur plusieurs mois.

Chez EquiBEE, nous sommes plus compétentes sur le bien-être du cheval que sur la législation, alors, nous avons décidé de vous proposer plusieurs posts sur le sujet. Pour commencer, comment se définit le bien-être ?
En premier lieu, il faut distinguer BIEN-ÊTRE et BIEN-TRAITANCE. La loi s’appuyait jusqu’ici sur la bien traitance, cela évolue, vous allez le voir.

Le BIEN-ÊTRE

est le ressenti de l’individu, et seul l’individu lui-même peut dire s’il ressent cet état. C’est pour cela que les scientifiques mènent des recherches : pour comprendre l’espèce et répondre au mieux à ses besoins, et aussi pour savoir comment les chevaux expriment leur bien-être. Pour que nous puissions, nous, humains, dire que le cheval ressent du bien-être. Les études actuelles montrent surtout que le bien-être s’exprime très discrètement chez le cheval. Le bien-être est avant tout un ensemble de comportements à observer. Et comme pour nous, le bien-être est variable selon les individus. C’est ce que l’on vous apprend dans nos formations.

La BIEN-TRAITANCE

est un ensemble d’actions menées par les humains pour assurer des conditions de vie acceptable aux chevaux dans une société donnée. La bien-traitance est culturelle et dépend de l’époque. Exemple : en France, les tailles des boxes ne sont pas réglementés et il n’y a aucune obligation d’héberger des chevaux avec au moins un congénère. En Suisse, la taille des stabulations est réglementée (pour que les chevaux puissent se coucher) et il est interdit d’héberger un cheval seul dans un boxe (sous peine de retrait du cheval à son propriétaire). Les chevaux doivent être au moins 2 par hébergement. Y compris les chevaux de haut niveau, ferrés des 4 pieds.

• Comment savoir si j’œuvre pour le bien-être de mon cheval ?

Évidemment, il est essentiel de remplir les conditions de bien-traitance (qui sont la base de la loi et de toutes les applications sur le bien-être) : eau propre, alimentation de qualité, infrastructures adaptées aux équidés…
La nouvelle loi indique que cela ne suffit plus et qu’il faut connaitre aussi les comportements fondamentaux de l’espèce.
La nouvelle loi se base sur 5 principes qui s’orientent vers le bien-être du cheval :
  •  Absence de faim et de soif
  •  Absence d’inconfort
  •  Absence de douleurs, blessures et/ou maladies
  •  Absence de peur ou de détresse
  •  Possibilités d’exprimer les comportements de l’espèce

• Le cheval doit manger entre 14h et 16h par jour !

Sauf que…, par exemple, un cheval DOIT manger entre 14h et 16h par jour des fibres (comportement de l’espèce et absence de faim), tout au long de la journée (nuit comprise). Ce qui est encore loin d’être une réalité partout. Et ce qui pose des difficultés logistiques (stockage) et d’approvisionnement (pouvons-nous subvenir à tous les chevaux dans un contexte de pénurie et de changement climatique ?).
On voit donc que le bien-être est complexe à obtenir. C’est exactement comme pour nous, on peut avoir de quoi manger et boire, encore faut-il que cela soit bon pour notre santé et donné au bon moment (pas en continu, pas une fois par jour).
La différence entre le bien-être et la bien-traitance, ce n’est pas ce que l’on voit avec nos yeux humains, mais ce que le cheval vit.
Le bien-être, ce n’est pas mettre tous les chevaux au pré (certains chevaux y sont malheureux ou/et inadaptés temporairement). Le bien-être, c’est respecter les besoins de l’espèce dans la mesure de ses moyens et EN ÉCOUTANT son cheval. Il n’y a pas une unique façon de proposer du bien-être à un cheval. Il y a différents chevaux, et différentes façons d’être bien dans ses sabots. Si le respect de l’espèce est fondamental, la personnalité, les pathologies éventuelles, les besoins individuels le sont tout autant.
C’est pourquoi, comme toujours, chez EquiBEE, on ne vous donnera pas de recette, mais la méthode pour observer et les connaissances pour vous adapter à chaque cheval et chaque situation.